Sélectionner une page

A partir du XIVème, une lecture alchimique de la Bible va voir le jour. Il s’agit de retrouver la nature de l’homme avant sa chute, avant qu’il ne consomme le fruit défendu. L’homme composé des 4 éléments purs, parfaitement réunis, était incorruptible et immortel. Homme de Lumière, il était spirituellement parfait. Après sa chute, l’homme du se nourrir d’éléments impurs, qui dégradèrent les éléments d’origine. L’adepte alchimiste, comme le souligne Jean-Pierre Giolitto, cherche à retrouver cet état.

L’alchimie, un art sacré

On retrouve des traces de l’alchimie dans l’ancienne Égypte et en Chine vers 4000 avant J.C.  LA transmutation des métaux et la fabrication d’un élixir de longue vie étaient pratiqués avec déjà une version opérative et spéculative (idéal de perfection). L’art de la métallurgie s’était développé et le symbolisme était déjà le mode de transmission des savoirs. L’alchimie se développe avec l’astronomie, l’astrologie et ce qui concerne la religion. La notion de sacré était inhérente au monde.

L’alchimie devient un art sacré qui a pour vocation à la connaissance de la Nature. Se plonger aujourd’hui dans l’alchimie, c’est rechercher l’origine, le mystère de la création. L’esprit universel est le principe de la création, il est constamment infusé dans la nature et meut l’esprit universel et particulier selon une Loi inéluctable et secrète.

L’adepte alchimiste progresse patiemment en dévoilant les apparences pour appréhender la mécanique céleste. C’est la quête de la Connaissance et de soi-même. Il s’agit de retrouver l’UN dont tout est parti et où tout doit retourner.

Formule hermétique «   Un est le tout, et de ceci le tout, et en ceci le tout, et s’il ne contient le tout, le tout n’est rien. » Esprit et Nature ne font qu’un : une seule connaissance possible. Il s’agit de retrouver les sympathies, liens et correspondances qui relient les choses.

 

L’alchimie, une œuvre de connaissance

Les termes alchimie spéculative, spirituelle, ou symboliques sont analogues selon Jean Pierre Giolitto. Mais la pratique de l’alchimie opératoire reste essentielle. L’alchimie est donc fondamentalement une œuvre de connaissance, car seule la connaissance intuitive permettra le dialogue avec l’esprit. Pénétrer les secrets de la nature, c’est rechercher les sympathies. La Nature dispense ou disperse par essence une connaissance et une sagesse et c’est à l’alchimiste de la retrouver.

On peut dire que le créateur donne corps et matière à la substance spirituelle. Le but ultime de l’alchimie est d’obtenir la pierre philosophale, résultat d’une suite complexe d’opérations, c’est un art. La pierre philosophale ou pierre des sages, essence parfaite, corps indestructible, quintessence. Obtenir cette perfection équivaut à la matérialisation complète de l’esprit et donc retrouver l’Homme originel.

Pour nous, s’intéresser à l’alchimie, c’est une méthode pour repousser ses limites, dépasser nos savoirs de compréhension et grâce à la voie symbolique dégager le sentiment d’intuition spirituelle caché au cœur de l’Homme. Il ne s’agit pas d’abandonner notre matérialisme mais d’apprendre à le maîtriser sans en être dominé. Bref redonner à l’Homme sa singularité et retrouver sa dimension spirituelle intime.